ESS France, l’association de représentation et promotion de l’économie sociale et solidaire, publie la 5ème édition de l’atlas de l’ESS. Une mine d’informations pour appréhender le rôle, les enjeux et les impacts économiques et sociaux de l’ESS français. Benjamin Roger, responsable de l’Observatoire national de l’ESS chez ESS France répond aux questions des rédacteurs d’Agir&co.
Pourquoi avoir créé cet atlas ?
Cet atlas est un ouvrage de référence, qui permet de connaître les différents champs de l’ESS d’aujourd’hui, et leur évolution. Il permet de soutenir, sur la base de faits et chiffres, la connaissance et la promotion du rôle crucial de cette économie auprès des pouvoirs publics, de la société civile et du grand public, mais aussi auprès des entreprises de l’économie classique et de l’ESS. Nous entendons donner une lecture différente de l’impact de l’ESS sur la société, en ne prenant pas uniquement en compte la valeur économique, mais aussi la valeur sociale qui contribue grandement à l’équilibre de nos territoires. L’atlas est organisé en douze chapitres réunis sous quatre thématiques : démographie et développement économique – engagement, travail et emploi – secteurs d’activité et filières de l’ESS – et enfin territoires.
Les analyses sont agrémentées de tableaux, graphiques, de cartes, de portraits et d’une trentaine de focus.
Quelle méthodologie utilisez-vous pour construire cet atlas ?
Tous les trois ans, nous rassemblons tout ce qui se fait en matière d’études, de panoramas, de baromètres et d’analyses tous domaines et régions confondus (par les observatoires de l’économie sociale et solidaire des CRESS et l’Observatoire national d’ESS France les laboratoires de recherches, nos partenaires comme Chorum, CoopFr, etc.) pour les rassembler de manière pédagogique et lisible dans un seul et même ouvrage. En s’entourant d’un comité scientifique et de nombreux partenaires, trois salariés d’ESS France ont contribué durant 18 mois à ce travail de synthèse et d’analyse.
Que retenez-vous de cette édition ? Des spécificités régionales se détachent-elles ?
Cette année, nous avons traité la question du genre dans chaque chapitre de l’Atlas (création d’entreprises, condition d’emplois, bénévolat, etc.). L’objectif était d’analyser si des mécanismes de ségrégation liés au genre existaient aussi dans l’ESS. Des enseignements riches que je vous laisse découvrir en consultant l’atlas.
Nous avons aussi investigué de nouveaux champs comme la création d’entreprises dans l’ESS, l’étude de la conjoncture de l’emploi, l’analyse des filières émergentes ou encore le rôle que joue l’ESS dans les territoires fragiles, notamment en période de crise sanitaire. L’Atlas dresse également le poids de l’ESS dans les différentes régions françaises et couvre pour la première fois l’ensemble des territoires d’outre-mer, dont Mayotte.
Enfin, nous constatons à nouveau que le rôle des politiques publiques est majeur pour accompagner et tendre vers une économie plus vertueuse dans nos territoires.
Enfin, comment voyez-vous l’impact de la crise sanitaire sur ces entreprises ?
La crise sanitaire et économique a mis à jour la nécessité du partage des richesses et de la solidarité. L’ESS a bénéficié d’une belle vitrine durant cette période avec à la clef, une plus forte compréhension des bénéfices sociaux et environnementaux de ce corps intermédiaire entre l’économie classique et le secteur public. Cela passe aussi par la diversification des ressources économiques des entreprises de l’ESS, dont la finance solidaire fait partie, pour mettre en place un monde de demain, plus socialement et écologiquement durable.