Les entreprises coopératives sont des entreprises puissantes et modernes. En France ou à l’étranger, elles sont des références sur leurs marchés. Ainsi, selon le 7ème Panorama des entreprises coopératives publié récemment par CoopFr, les 100 plus grandes coopératives françaises représentent un chiffre d’affaires cumulé de 247 milliards d’euros en 2018 ; elles réunissent 28,3 millions de sociétaires et comptent 906 000 salariés. A l’échelle planétaire, les 300 plus grandes entreprises coopératives et mutuelles du monde atteignent un chiffre d’affaires de 2000 milliards de dollars, soit trois fois celui des GAFAM.
Le saviez-vous ?
E.Leclerc, Super U, Paysan Breton, Yoplait, Bannette, Francine, Selectour, Delpeyrat, D’Aucy, Krys, Majuscule, Ethiquable, Moulin Roty, JouéClub, Best Western, Isigny, Up Chèque Déjeuner, Biocoop, Monsieur Meuble, ORPI… sont toutes des marques coopératives françaises.
Les coopératives, un modèle local non délocalisable
Contrairement aux entreprises dites classiques, les coopératives ont un fort ancrage territorial. Sur les 100 sièges sociaux des plus grandes entreprises coopératives françaises, 73 sont implantés en-dehors de la région parisienne (soit 86% en-dehors d’Ile de France) – sans parler des coopératives agricoles qui sont basées pour 96% d’entre elles en région.
Aussi, tandis qu’un français sur deux vit dans une ville de moins de 10 000 habitants, plus de la moitié des points de vente des coopératives de commerçants sont implantés dans ces communes, ce qui crée une vraie proximité entre ces commerçants et leurs clients.
Avec des décideurs et des sociétaires ancrés localement, et des fonds propres qui restent propriété de l’entreprise du fait du système coopératif, ces 22 600 entreprises coopératives sont non opéables et non délocalisables, et contribuent largement à l’économie réelle locale.
Les entreprises coopératives contribuent à des activités vitales ou essentielles
Le modèle coopératif est adapté à tous les projets et toutes les activités. Ainsi es coopératives sont présentes aussi bien dans le secteur de l’alimentation, que la production et la vente de biens, l’artisanat, le financement, l’habitat, le service à la personne, la gestion de l’énergie, le transport, la mise en commun de services, les circuits courts, la bio, et même les plateformes numériques et la consommation collaborative.
Outil de mutualisation, la coopérative offre un statut agile pour les consommateurs, utilisateurs et collaborateurs qui souhaitent construire un projet collectif répondant à leurs besoins ou centres d’intérêt communs.
Sans oublier leur gouvernance démocratique
Ce modèle entrepreneurial fonde sa gouvernance sur le principe « une personne, une voix », quel que soit le nombre de parts sociales détenues. Ainsi, les sociétaires votent ainsi à égalité et prennent ensemble les décisions stratégiques.
Comme les coopératives lient directement la finalité de l’entreprise et le besoin du client ou du sociétaire, cet éco-système contribue dans son ensemble à créer de la valeur au sein de l’entreprise coopérative, qui reste au service du collectif et des générations suivantes.
Mais un autre atout que présentent les entreprises coopératives est qu’elles ne partagent pas que le pouvoir, elles partagent aussi les richesses générées au travers des intérêts aux parts sociales mais aussi, pour certaines, de la ristourne coopérative (forme d’intéressement à l’activité qu’a générée chaque sociétaire).
Pour toutes ces raisons les entreprises coopératives sont une source d’inspiration pour d’autres modèles d’entrepreneuriat comme ceux de l’économie du partage, l’économie collaborative, le standard B-corp, les entreprises sociales, les entreprises à mission, les entreprises à impact.
Les coopératives à la pointe de l’innovation sociale
Le modèle coopératif a déjà apporté de nombreuses réponses aux défis de la société et continue d’explorer, d’expérimenter et d’inventer de nouveaux usages.
Il a par exemple élaboré de nouveaux modes de travail, comme les coopératives d’activité et d’emploi (CAE) qui associent des entrepreneurs et leur garantissent un statut juridique d’« entrepreneur salarié », donc une protection sociale.
Il a mis en place de nouveaux modes de partenariats, au travers des sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic), qui associent toutes les parties prenantes à un projet d’utilité sociale.
Il a conçu de nouveaux modes de consommation, comme les supermarchés coopératifs et participatifs, dont les clients-consommateurs associés sont également des travailleurs bénévoles.
Enfin, il a inventé de nouveaux modes d’habitat, avec la création de coopératives d’habitants, qui répondent à une demande citoyenne grandissante de solidarité, de mixité sociale et de revitalisation urbaine.
Les entreprises coopératives sont des structures à l’écoute de la société et engagées à répondre à des besoins sociaux non servis. C’est ainsi qu’elles sont engagées dans toutes les formes de transition : climatiques, énergétiques, alimentaires. Rendons leur hommage en ce mois de l’ESS 2020.